Antologia poetica
omosessuale di Arthur Rimbaud (1854-1891) [1]
Paul Verlaine,
"la vergine pazza", nel 1871, il
periodo in
cui conobbe Rimbaud
Da:
Une
saison en Enfer [1873]
.
Délires.
I
- Vierge folle - L'époux infernal-[2]. |
Deliri.
I
- Vergine folle - Lo sposo infernale-[2].
|
Écoutons
la confession d'un compagnon d'enfer: |
Ascoltiamo
la confessione di un compagno d'inferno: |
"Ô
divin Époux, mon Seigneur, ne refusez pas la confession de la plus
triste de vos servantes. Je suis perdue. Je suis soûle. Je suis impure.
Quelle vie! |
"Oh divino
Sposo, mio signore, non rifiutate la confessione dalla più triste
delle vostre serve. Sono perduta. Sono ubriaca. Sono impura. Che vita! |
"Pardon,
divin Seigneur, pardon! Ah! pardon! Que de larmes! Et que de larmes encore
plus tard, j'espère! |
"Perdono,
divino Signore, perdono! Ah! perdono! Quante lacrime! E quante lacrime,
spero, più tardi! |
"Plus tard,
je connaîtrai le divin Époux! Je suis née soumise à
Lui. - L'autre peut me battre maintenant!" |
Più
tardo conoscerò il divino sposo! Sono nata sottomessa a Lui.- E
adesso l'altro mi picchi pure! |
"A présent,
je suis au fond du monde! Ô mes amies!... non, pas mes amies...
Jamais délires
ni tortures semblables... Est-ce bête! |
"Per ora,
sto in fondo al mondo! Oh amiche mie!... no amiche no...
Mai simili
deliri e torture... Che idiozia! |
"Ah! je
souffre, je crie. Je souffre vraiment. Tout pourtant m'est permis, chargée
du mépris des plus méprisables coeurs. |
"Ah! soffro,
grido. Soffro sul serio. Eppure tutto mi è lecito, curva sotto il
disprezzo dei cuori più disprezzabili. |
"Enfin,
faisons cette confidence, quitte à la répéter vingt
autres fois, - aussi morne, aussi insignifiante! |
"Insomma,
eccovi questa confidenza, salvo ripeterla altre venti volte, - non meno
squallida, non meno insignificante! |
"Je suis
esclave de l'Époux infernal, celui qui a perdu les vierges folles.
C'est bien ce démon-là. Ce n'est pas un spectre, ce n'est
pas un fantôme. Mais moi qui ai perdu la sagesse,
qui suis damnée et morte au monde, - on ne me tuera pas! - Comment
vous le décrire! Je ne sais même plus parler. Je suis en deuil,
je pleure, j'ai peur. Un peu de fraîcheur, Seigneur, si vous voulez,
si vous voulez bien! |
"Sono schiava
dello Sposo infernale, quello che ha dannato le vergini folli. Proprio
lui, quel demonio. Non è uno spettro, non è un fantasma.
Ma io che ho perso il senno,
io che sono dannata e morta per il mondo, - non mi uccideranno! - Come
descriverlo!
Non so più neanche parlare. Sono in lutto, piango, ho paura. Un
po' di refrigerio, Signore, se non vi dispiace, sì, se non vi dispiace! |
"Je suis
veuve... - J'étais veuve... - mais oui, j'ai été bien
sérieuse jadis, et je ne suis pas née pour devenir squelette!...
- Lui était presque
un enfant... Ses délicatesses mystérieuses m'avaient
séduite. J'ai oublié tout mon devoir humain pour le suivre.
Quelle vie!
La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. Je sais où
il va, il le faut. Et souvent il s'emporte contre moi, moi, la pauvre âme.
Le Démon! - c'est un Démon, vous savez, ce n'est pas un homme. |
"Sono vedova...
- Ero vedova... - ma sì, sono stata molto seria, un tempo, e non
ero nata per diventare scheletro!... Lui, quasi
un bambino... Le sue delicatezze misteriose mi avevano incantata. Ho
dimenticato, per seguirlo, tutto il mio dovere umano.
Che vita!
La vita vera è assente. Noi non siamo al mondo. Dove va lui, vado
io, è indispensabile. E spesso va in collera contro di me, me, pover'anima.
Demonio! - È un demonio, sapete, non è mica un uomo. |
"Il dit:
"Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer, on le
sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une position assurée. La
position gagnée, coeur et beauté sont mis de côté:
il ne reste que froid dédain, l'aliment du mariage, aujourd'hui.
Ou bien je vois des femmes, avec les signes du bonheur, dont, moi, j'aurai
pu faire de bonnes camarades, dévorées tout d'abord par des
brutes sensibles comme des bûchers...". |
"Dice: 'Le
donne non le amo. L'amore va reinventato, si sa. Ormai loro non possono
aspirare ad altro che a una posizione sicura. Conquistata la posizione,
bellezza e cuore vengono messi da parte: resta solo un freddo disprezzo,
alimento del matrimonio, oggi. Oppure incontro donne con i segni della
felicità, delle quali avrei potuto, io, fare buone compagne, immantinente
divorate da bruti sensibili come le fiamme d'un rogo...'. |
"Je l'écoute
faisant de l'infamie une gloire, de la cruauté un charme. "Je
suis de race lointaine: mes pères étaient Scandinaves: il
se perçaient les côtes, buvaient leur sang. - Je
me ferai des entailles partout le corps, je me tatouerai, je veux devenir
hideux comme un Mongol: tu verras, je hurlerai dans les rues. Je veux devenir
bien fou de rage. Ne me montre jamais de bijoux, je ramperais et me tordrais
sur le tapis.
Ma richesse,
je la voudrais tachée de sang partout.Jamais
je ne travaillerai..."
Plusieurs
nuits, son démon me saisissant, nous nous roulions, je luttais avec
lui! - Les nuits, souvent, ivre, il se poste dans des rues ou dans des
maisons, pour m'épouvanter mortellement. - "On me coupera vraiment
le cou; ce sera dégoûtant".
Oh! ces
jours où il veut marcher avec l'air du crime! |
"Dell'infamia
fa una gloria, della crudeltà un fascino, ed io lo ascolto. "Appartengo
ad una razza lontana: i miei padri erano scandinavi: si trafiggevano
il costato bevevano il proprio sangue. - Mi tagliuzzerò per tutto
il corpo, mi farò dei tatuaggi, voglio diventare ripugnante come
un Mongolo: vedrai, urlerò per le strade. Voglio diventare proprio
pazzo di rabbia. Non farmi mai vedere dei gioielli, mi trascinerei e contorcerei
sul tappeto.
La
mia ricchezza, la vorrei macchiata di sangue dappertutto. Io non lavorerò
mai..."
Molte notti,
quando il suo demonio mi ghermiva, rotolavamo insieme, lottavo con lui!
- Di notte, spesso, si apposta ubriaco per le strade o nelle case, per
spaventarmi a morte. - "Mi taglieranno il collo sul serio; sarà
stomachevole".
Oh! i giorni
in cui vuol camminare con l'aria del delitto! |
"Parfois
il parle, en une façon de patois attendri, de la mort qui fait repentir,
des malheureux qui existent certainement, des travaux pénibles,
des départs qui déchirent les coeurs. Dans les bouges où
nous nous enivrions, il pleurait en considérant ceux qui nous entouraient,
bétail de la misère. Il relevait les ivrognes dans les rues
noires. Il avait la pitié d'une mère méchante pour
les petits enfants. - Il s'en allait avec des gentillesses de petite fille
au catéchisme. - Il feignait d'être éclairé
sur tout, commerce, art, médecine. - Je le suivais, il le faut! |
"A volte
parla, in una specie di tenero dialetto, della morte che fa pentire, degli
infelici che sicuramente esistono, delle partenze che straziano il cuore.
Nelle bettole in cui ci ubriacavamo, piangevamo considerando quelli che
ci stavano attorno, bestiame della miseria. Rialzava gli ubriachi nei vicoli
oscuri. Aveva la pietà d'una madre cattiva per i bambini piccoli.
- Andava in giro con maniere graziose di fanciulla al catechismo. - Fingeva
d'essere istruito su commercio, arte, medicina.- Io lo seguivo, è
indispensabile! |
"Je voyais
tout le décor dont, en esprit, il s'entourait; vêtements,
draps, meubles: je lui prêtais des armes, une autre figure. Je voyais
tout ce qui le touchait, comme il aurait voulu le créer pour lui.
Quand il me semblait avoir l'esprit inerte, je le suivais, moi, dans des
actions étranges et compliquées, loin, bonnes ou mauvaises:
j'étais sûre de ne jamais entrer dans son monde. À
côté de son cher corps endormi, que d'heures des nuits
j'ai veillé, cherchant pourquoi il voulait tant s'évader
de la réalité. Jamais homme n'eût pareil voeu. Je reconnaissais,
- sans craindre pour lui, - qu'il pouvait être un sérieux
danger dans société. - Il a peut-être des secrets pour
changer la vie?
Non, il
ne fait qu'en chercher, me répliquais-je. Enfin sa charité
est ensorcelée, et j'en suis la prisonnière. Aucune autre
âme n'aurait assez de force, - force de désespoir! - pour
la supporter, - pour être protégée et aimée
par lui. D'ailleurs, je ne me le figurais pas avec une autre âme:
on voit son Ange, jamais l'Ange d'un autre, - je crois. J'étais
dans son âme comme dans un palais qu'on a vidé pour ne pas
voir une personne si peu noble que vous: voilà tout. Hélas!
je dépendais bien de lui. Mais que voulait-il avec mon existence
terne et lâche? Il ne me rendait pas meilleure, s'il ne me faisait
pas mourir! Tristement dépitée, je lui dis quelquefois: "Je
te comprends". Il haussait les épaules. |
"Vedovo
tutto l'addobbo di cui, mentalmente, si circondava: gli attribuivo armi,
un altro aspetto. Vedevo tutto ciò che lo riguardava da vicino,
come avrebbe voluto crearlo per sé. Quando mi sembrava che avesse
lo spirito inerte, lo seguivo, io, in azioni strane e complicate, lontano,
buone o cattive: ero sicura di non penetrare mai nel suo mondo. Accanto
a quel caro corpo addormentato, quante ore della notte ho vegliato,
chiedendomi perché volesse tanto evadere dalla realtà. Nessun
uomo formulò mai un desiderio simile. Riconoscevo, - senza temere
per lui, - che poteva rappresentare un pericolo grave per la società.
Ha forse qualche segreto per cambiare la vita?
No, mi rispondevo,
li cerca soltanto. Insomma, la sua carità è stregata, e io
ne sono prigioniera. Nessun'altra anima sarebba abbastanza forte: vediamo
il nostro Angelo e mai l'Angelo di un'altro, - credo. Ero nella sua anima
come un palazzo che è stato sgomberato per non vedere una persona
poco nobile come te: ecco tutto. Purtroppo! dipendevo sul serio da lui.
Ma che voleva con la mia esistenza scialba e vile? Non mi rendeva migliore,
anche se non mi faceva morire! Tristemente sizzita, a volte gli dissi:
"Ti capisco". Scrollava con le spalle. |
"Ainsi,
mon chagrin se renouvelant sans cesse, et me trouvant plus égarée
à ses yeux, - comme à tous les yeux qui auraient voulu me
fixer, si je n'eusse été condamnée pour jamais à
l'oubli de tous! - j'avais de plus en plus faim de sa bonté.
Avec ses
baisers et ses étreintes amies, c'était bien un ciel, un
sombre ciel, où j'entrais, et où j'aurais voulu être
laissée, pauvre, sourde, muette, aveugle. Déjà j'en
prenais l'habitude. Je nous voyais comme deux bons enfants, libres
de se promener dans le Paradis de tristesse. Nous nous accordions.
Bien émus, nous travaillions ensemble. Mais, après une pénétrante
caresse, il disait: "Comme ça te paraîtra drôle, quand
je n'y serai plus, ce par quoi tu as passé. Quand tu n'auras plus
mes bras sous ton cou, ni mon coeur pour t'y reposer, ni cette bouche sur
tes yeux. Parce qu'il faudra que je m'en aille, très-loin, un jour.
Puis il faut que j'en aide d'autres: c'est mon devoir. Quoique ce ne soit
guère ragoûtant..., chère âme...". Tout de suite
je me pressentais, lui parti, en proie au vertige, précipitée
dans l'ombre la plus affreuse: la mort. Je lui faisais promettre qu'il
ne me lâcherait pas. Il l'a faite vingt fois, cette promesse d'amant.
C'était aussi frivole que moi lui disant: "Je te comprends". |
"Così,
poiché il mio affanno si rinnovava di continuo, e mi ritrovavo più
smarrita a i miei stessi occhi, - come a tutti quegli occhi che avessero
voluto guardarmi, se non fossi stata condannata per sempre a essere dimenticata
da tutti! - avevo fame della sua bontà, sempre di più.
Con i sui
baci e i suoi amplessi amici, era un cielo, veramente, un cielo fosco quello
in cui entravo, e dove avrei voluto che mi lasciassero, povera, sorda,
muta, cieca. Ormai mi stavo abituando. Vedevo noi due come bravi ragazzi,
liberi
di vagabondare nel Paradiso di tristezza. Ci accordavamo. Lavoravamo
insieme, molto commossi. Ma dopo una carezza penetrante mi diceva: "Come
ti sembrerà strano, quando io non ci sarò più, quello
che hai passato. Quando non avrai più le mie braccia sotto la nuca
né il mio cuore per il tuo riposo, né questa bocca sopra
i tuoi occhi. Perché un giorno io me ne andrò, molto lontano,
bisogna. E poi devo aiutarne altri: è il mio dovere. Anche se non
è troppo appetitoso..., cara anima..." Di colpo mi sentivo, partito
Lui, in preda alla vertigine, precipitare nell'ombra più atroce:
la morte. Gli facevo promettere di non abbandonarmi. L'avrà fatta
venti volte, questa promessa d'amante. Leggerezza, come quando io dicevo
a lui: "Ti capisco". |
"Ah! je
n'ai jamais été jalouse de lui. Il ne me quittera pas, je
crois. Que devenir? Il n'a pas une connaissance; il ne travaillera jamais.
Il veut vivre somnambule. Seules, sa bonté et sa charité
lui donneraient-elles droit dans le monde réel? Par instants, j'oublie
la pitié où je suis tombée: lui me rendra forte, nous
voyagerons, nous chasserons dans les déserts, nous
dormirons sur les pavés des villes inconnues, sans soins, sans peines.
Ou je me réveillerai, et les lois et les moeurs auront changé,
- grâce à son pouvoir magique, - le monde, en restant le même,
me laissera à mes désirs, joies, nonchalances. Oh! la vie
d'aventures qui existe dans les livres des enfants, pour me récompenser,
j'ai tant souffert, me la donneras-tu? Il ne peut pas.
J'ignore
son idéal. Il m'a dit avoir des regrets, des espoirs: cela ne doit
pas me regarder. Parle-t-il à Dieu? Peut-être devrais-je m'adresser
à Dieu. Je suis au plus profond de l'abîme, et je ne sais
plus prier. |
"Ah! di
lui non sono mai stata gelosa. No, non credo che mi abbandonerà.
Che farebbe? Non ha conoscenti, non lavorerà mai. Vuol vivere sonnambulo.
La sua bontà e la sua carità, potrebbero dargli diritto al
mondo reale? Ogni tanto scordo la miseria in cui sono caduta: mi renderà
forte, viaggeremo, andremo a caccia nei deserti,
dormiremo sui selciati delle città sconosciute, senza cure, senza
pene. Oppure mi sveglierò, e le leggi e i costumi saranno mutati,
- grazie al suo potere magico, - il mondo, pur rimanendo lo stesso, mi
abbandonerà ai miei desideri, alle gioie, alle indolenze. Oh! la
vita d'avventure che esiste nei libri per bambini, ho sofferto così
tanto, per ricompensa, me la darai? Non può.
Ignoro il
suo ideale. Mi ha detto di avere rimpianti, speranze: tutte cose che non
devono riguardare me. Parla con Dio? Forse dovrei rivolgermi a Dio. Sono
nel profondo dell'abisso, e non so più pregare. |
"S'il m'expliquait
ses tristesses, les comprendrai-je plus que ses railleries? Il m'attaque,
il passe des heures à me faire honte de tout ce qui m'a pu toucher
au monde, et s'indigne si je pleure. |
"Se mi spiegasse
le sue tristezze, le capirei meglio delle sue canzonature? Si infuria contro
di me, passa ore ed ore a farmi vergognare di tutto quel che al mondo poteva
starmi a cuore, e se piango si indigna. |
"- Tu vois
cet élégant jeune homme, entrant dans la belle et calme maison:
il s'appelle Duval, Dufour, Armand, Maurice, que sais-je? Une femme s'est
dévouée à aimer ce méchant idiot: elle est
morte, c'est certes une sainte au ciel, à présent. Tu me
feras mourir comme il a fait mourir cette femme. C'est notre sort à
nous, coeurs charitables..." Hélas! Il avait des jours où
tous les hommes agissant lui paraissaient les jouets de délires
grotesques: il riait affreusement, longtemps. - Puis, il reprenait ses
manières de jeune mère, de soeur aimée. S'il était
moins sauvage, nous serions sauvés! Mais sa douceur aussi est mortelle.
Je lui suis soumise. - Ah! je suis folle!" |
" 'Vedi
quel giovanotto elegante che entra nella bella casa serena: si chiama Duval,
Dufour, Armand, Maurice, che ne so? Una donna si è consacrata all'amore
di quell'iniquo imbecille: è morta, adesso è certamente una
santa, in cielo. Tu mi farai morire come lui ha fatto morire quella donna.
È la nostra sorte, noi cuori caritatevoli...'. Purtroppo! certi
giorni ogni uomo che agisse gli pareva in balia di deliri grotteschi: rideva
spaventosamente, a lungo. - Poi, riprendeva i suoi modi di giovane madre.
Se fosse meno selvatico, saremmo salvi! Ma anche la sua dolcezza è
mortale. Io gli sono sottomessa. - Ah! che follia! |
"Un jour
peut-être il disparaîtra merveilleusement; mais il faut que
je sache, s'il doit remonter à un ciel, que je voie un peu l'assomption
de mon petit ami!". |
"Forse,
un giorno lui sparirà meraviglisamente; ma devo saperlo, se ha da
risalire a un cielo, che io veda un po' l'assunzione del mio amichetto!". |
Drôle
de ménage! |
Strano menage! |
================== O ==================
Da:
Les
Illuminations [scritte a partire dal 1875]
Verlaine e
Rimbaud ritratti insieme nel 1872 da Fantin-Latour.
Vagabonds-[3]
Pitoyable
frère! Que d'atroces veillées je lui dus! "Je ne me saisissais
pas fervemment de cette entreprise. Je m'étais joué de son
infirmité. Par ma faute nous retournerions en exil, en esclavage".
Il me supposait un guignon et une innocence très bizarres, et il
en ajoutait des raisons inquiétantes.
|
Vagabondi-[3]
Miserevole
fratello! Quante atroci veglie gli dovetti! "Non m'impadronivo ferventemente
di quell'impresa. Mi ero burlato della sua infermità. Per colpa
mia tornavamo in esilio, in schiavitù". Egli mi supponeva una disdetta
e una ingenuità assai bizzarre, e aggiungeva ragioni inquietanti. |
Je
répondais en ricanant à ce satanique docteur, et finissais
par gagner la fenêtre. Je créais, par delà la campagne
traversée par des bandes de musique rare, les fantômes du
futur luxe nocturne. |
lo
rispondevo sogghignando a quel satanico dottore, e finivo coll'andare alla
finestra. Creavo, al di là della campagna attraversata da strisce
di musica rara, i fantasmi del futuro lusso notturno. |
Après
cette distraction vaguement hygiénique, je m'étendais sur
une paillasse. Et, presque chaque nuit, aussitôt endormi, le pauvre
frère se levait, la bouche pourrie, les yeux arrachés, -
tel qu'il se rêvait! - et me tirait dans
la salle en hurlant son songe de chagrin idiot. |
Dopo
questa distrazione vagamente igienica, mi stendevo su un pagliericcio.
E quasi ogni notte, appena addormentato, il povero fratello si destava,
putrefatta la bocca, strappati gli occhi - quale
sognava se stesso! - e mi traeva nella sala, urlando il suo sogno di dolore
idiota. |
J'avais
en effet, en toute sincérité d'esprit, pris l'engagement
de le rendre à son état primitif de fils du Soleil, - et
nous errions, nourris du vin des Cavernes et du biscuit de la route, moi
pressé de trouver le lieu et la formule. |
Avevo
infatti, con assoluta sincerità di spirito, assunto l'impegno di
restituirlo alla sua condizione primitiva di figlio del Sole - ed erravamo,
nutriti del vino delle caverne e del biscotto della strada, io ansioso
di trovare il luogo e la formula. |
L'autore ringrazia
fin d'ora chi vorrà aiutarlo a trovare immagini e ulteriori dati
su persone, luoghi e fatti descritti in questa pagina, e chi gli segnalerà
eventuali errori in essa contenuti. |
Note
[1]
Fu Paul
Verlaine, più che Rimbaud, a rievocare nei suoi scritti
la tempestosa relazione d'amore sbocciata tra i due poeti nel 1872-73.
Alla vicenda
Rimbaud dedicò (che io sappia) solo i due brani che presento qui,
e poi, chiuso il bilancio, passò oltre, dimenticando la poesia,
Verlaine, e la sua vita precedente.
Oggi Rimbaud
è più celebre di Verlaine (la mia opinione è:
"a torto", visto che si tratta di due poeti di eguale statura), ma
se parliamo da un punto di vista gay, allora fu il solo Verlaine
che alla fine della sua vita riuscì ad elaborare la sua esperienza
in una forma di vero e proprio "orgoglio gay", di fierezza del proprio
amore, mentre Rimbaud gettò la spugna.
Questo va detto
a onore della verità.
Ma, lo stesso,
come non ammirare un uomo che nell'Ottocento sognava di dormire per strada,
col sogno che: "Oppure
mi sveglierò, e le leggi e i costumi saranno mutati, - grazie al
suo potere magico"?
[2]
La "vergine pazza" che qui parla (anzi, "delira") in prima persona è
ovviamente Verlaine,
le cui angosce d'amore vengono in una certa misura messe crudelmente
alla berlina, ma non senza un residuo dell'affetto passato.
Lo "sposo infernale"
non è altri, ovviamente, che Rimbaud stesso.
A mio parere
questo è in assoluto, fra tutti, il testo più interessante
per capire la relazione fra i due poeti, perché scritto "a caldo",
e non rievocando (e spesso idealizzando) il passato, come in molte delle
poesie di Verlaine.
Rimbaud scrive
con molta sincerità, descrivendo se stesso come lui si era visto
(narcisisticamente, egocentricamente, paranoicamente, ma comunque sinceramente)
in quella relazione, e riferendo i propri (spesso folli) discorsi.
Io trovo di
grande interesse la sicurezza (o se volete, sicumera) con cui Rimbaud descrive
la propria bellezza e l'effetto infallibile che essa aveva sulla "vergine
folle"... e sugli altri uomini.
In qualche
misura è palese che Rimbaud non esitò a barattare
la bellezza col denaro necessario al
suo semplice progetto: "Io non lavorerò mai".
Le lettere
in cui Verlaine si dichiara stufo di mantenerlo sono abbastanza
eloquenti, a questo proposito.
E se fossimo
interessati a capire in che misura Rimbaud sia stato una marchetta di
genio (ma lo siamo? Io no), sarebbe interessante analizzare le tendenze
sessuali dei vari pittori
e scrittori che, uno dopo l'altro, gli furono "amici" prima e dopo
la drammatica relazione con Verlaine.
[3]-Questa
"poesia in prosa" ha un esatto corrispondente nella rievocazione
della vita comune di "vagabondaggio" che è "Laeti
et errabundi" di Paul Verlaine.
La descrizione
di un Verlaine "urlante
il suo sogno di dolore idiota", è senza dubbio più
cinica della rarefatta descrizione di Verlaine ma, se facciamo un'analisi
storica e non letteraria, è senza dubbio più sincera dell'idealizzazione
a
posteriori del partner.
A mio
parere, questo brano meglio descrive tutta la violenza, la follia, il senso
di colpa che caratterizzarono un rapporto nato troppo presto per avere
modelli di vita "gay", e speranze di successo in una società troppo
violentemente ostile.
|